Avec Bombardier, l’offensive d’Airbus face à Boeing continue

L'objectif du constructeur européen est de rattraper son retard sur le marché américain.

Depuis les années 1970, Airbus et Boeing s’affrontent sans relâche dans l’aviation civile mais aussi dans le domaine de la Défense.

En 1972, Airbus commercialise son premier avion A330, premier biréacteur à fuselage large.

En 1982, Boeing lance le B767, biréacteur à fuselage large lui aussi.

Airbus connait ensuite avec l’A320 un succès qui lui permet de rattraper son retard sur Boeing. Les avions de la famille de A320 (A 318, A319, A320, et A321) vont en effet connaitre un énorme succès avec 4726 exemplaires vendus fin 2010.

Les deux concurrents s’affrontent ensuite avec leurs Longs Courriers A330 (biréacteur) et A340 (quadriréacteur) pour Airbus contre le B777 pour Boeing.

Au B787 de Boeing, Airbus réplique avec l’A350. Enfin le marché des très gros porteurs, chasse gardée de Boeing avec le 747, est attaqué par Airbus avec l’A380 en 2007.

Dans ce contexte de compétition sans merci que se livrent les deux constructeurs, Airbus vient de prendre le contrôle du programme CSeries du canadien Bombardier pour essayer de combler son retard sur le marché américain.

Bombardier est à la fois un constructeur de trains et d’avions d’affaires. Mais son activité avion d’affaires est aujourd’hui fortement déficitaire suite à des surcoûts importants et des mauvaises performances commerciales avec ses Cseries.

L’ambition d’Airbus est de réitérer son opération chinoise. En implantant une usine à Tianjin, il a pu en effet rattraper Boeing sur le marché chinois.

Cette prise de contrôle du programme Cseries (CS100 et CS5300) comblera peut-être son retard sur l’Amérique du nord (30% de part de marché seulement).

Ces deux modèles CS100 et CS5300 complètent l’offre Airbus et s’intègrent bien entre les ATR et la famille des A320. Pour connaitre le succès, Airbus devra surmonter pas mal de problèmes subis par Cseries et en particulier les mauvaises ventes lors des lancements par Bombardier.

Airbus table pour y parvenir sur l’efficacité de son outil industriel qui doit lui permettre de réduire les coûts ainsi que sur sa force de vente et ses services après-vente.

Une deuxième chaine d’assemblage de Cseries en Alabama sera installée près de la chaine d’assemblage de l’A320.

Des effets bénéfiques pourront en découler, comme réduire les coûts de production et contourner l’obstacle des droits de douane en produisant sur le territoire états-unien.