Airbus et Dassault enclenchent enfin l’Europe de la défense ?

Les deux constructeurs aéronautiques ont défini un accord pour développer ce qui sera l’avion de combat européen.

Sans attendre les politiques, Airbus Defence et Space et Dassault Aviation ont annoncé la signature d’un accord pour développer le futur avion de combat européen. Il devra remplacer les Eurofighter et les Rafale vers 2038.

Cette annonce est un signal envoyé aux responsables politiques pour leur dire « allez-y, nous sommes prêts ». La mise en œuvre d’une feuille de route et d’une étude initiale est la première phase afin de répondre aux exigences et au respect des délais qui seront exigés par la France et l’Allemagne.

Le message a été bien entendu puisque les ministres des armées des deux pays doivent signer cette semaine le document confirmant cette décision. C’est « une première historique et un pas décisif pour l’Europe de la défense » a affirmé Florence Parly ministre française de la défense.

De nombreuses questions sensibles restent à définir et bien sûr la répartition des rôles entre français et allemands. Dassault, se considérant comme la seule entreprise du continent qui sait encore construire un avion de combat de A à Z, souhaite tenir le rôle de maitre d’œuvre.

Il est probable que ce discours soit admis par Airbus qui entend toutefois obtenir avec les sous-traitants allemands une charge de travail à la hauteur de ses investissements et au fait que l’Allemagne sera le premier client du futur avion.

Les avions Tornado de l’armée de l’air allemande arrivant en fin de vie, c’est entre 120 et 150 appareils dont elle aura assez rapidement besoin. L’armée française, avec ses Rafale plus récents devra remplacer seulement ses mirages 2000 avec seulement une 50aine de nouveaux avions.

UN dilemme se pose toutefois. L’urgence du besoin allemand met aussi dans la course l’Eurofighter développé par Airbus mais aussi 3 modèles de l’américain Lockheed Martin. Choix cornélien pour les allemands : faire avancer l’Europe de la défense et contrarier alors Donald Trump qu’Angela Merkel rencontre à Washington ou le contraire qui bien sûr fâcherait les européens.